Les exosquelettes Hypershell promettent de meilleures performances aux randonneurs et autres sportifs. Capables d'augmenter la puissance des jambes, ils autorisent davantage d'efforts tout en réduisant la fatigue associée. Voici notre “prise en jambes” d'un accessoire hors du commun.
Présentation
Présenté à l'occasion du CES de Las Vegas 2024, l'exosquelette Hypershell se destine au grand public plutôt qu'aux professionnels, contrairement aux premiers appareils de ce type. Novateur, il s'adresse aux individus qui aiment les activités de plein air, car il leur permet de marcher plus facilement, courir plus rapidement, gravir des pentes plus raides, aller plus loin en randonnée tout en portant un lourd sac à dos.
Pour convaincre ses clients, Hypershell mise sur une fiche technique alléchante. Ainsi, le moteur développe un couple continu de 32 Nm jusqu'à 20 km/h pour une puissance totale correspondant à 1 CV. En d'autres termes, on bénéficie d'une augmentation maximale de 40 % de force dans les jambes lors de l'activité.
La marque décline son exosquelette en trois modèles : Go X, Carbon X et Pro X. C'est ce dernier que nous avons testé.
DesignDifficile de se fondre dans le décor
Soyons honnêtes, vous ne passerez pas inaperçu en portant l'Hypershell Pro X. Forts de nombreux essais en milieu urbain, nous nous sommes rapidement rendu compte que les regards des passants se portaient sur nous. Ce type d'objet n'étant pas encore connu de la majorité des badauds, notez que l'on peut porter par-dessus une veste ample, de type sweat-shirt zippé ou ciré ouvert, afin de camoufler les moteurs et l'armature autour des hanches.
L'hypershell Pro X. © Florent Lanne / Les Numériques
L'exosquelette consiste en une ceinture à porter au-dessus des hanches et une structure allant jusqu'au bas des cuisses, qui s'amarre autour de celles-ci à l'aide de deux boucles. L'ensemble est par ailleurs bien rembourré au niveau du dos afin de tenir au corps et ne pas être désagréable à porter.
Réglage du tour de taille sur l'Hypershell Pro X © Florent Lanne / Les Numériques
L'Hypershell est pensé pour s'adapter à une majorité de la population. Si la marque fournit sur son site internet un guide précis, on relève en information principale que le tour de taille de l'individu doit être compris entre 83 et 135 cm pour que l'exosquelette puisse s'ajuster.
ErgonomieDe bonnes explications, mais un système de serrage décevant
À la livraison, l'exosquelette Pro X d'Hypershell est plié dans sa mallette de transport, qui mesure tout de même 50 x 30 x 17 cm. Une fois extirpé, la première étape consiste à télécharger l'app compagnon de l'appareil (iOS, Android) et de le jumeler pour démarrer la configuration.
L'application contient un tutoriel montrant comment porter l'exosquelette. Accompagné de mini-vidéos indiquant les réglages à effectuer et la manière de serrer les sangles, on regrette toutefois que les explications soient un peu sommaires. Il nous a fallu effectivement du temps avant de réussir à adapter de façon optimale l'Hyper Shell Pro X.
L'hypershell Pro X dans sa mallette de transport. © Florent Lanne / Les Numériques
Pour accrocher l'appareil au corps, le constructeur a misé sur un système de boucles clips et de sangles réglables. Si cette option est probablement l'une des plus simples à mettre en œuvre d'un point de vue conceptuel, nous ne sommes pas entièrement convaincus par sa praticité au quotidien.
L'Hypershell Pro X. © Hypershell
Il est indispensable de bien serrer les différents éléments (ceinture de hanches et boucles de cuisses) à chaque fois que l'on revêt l'exosquelette. Un système plus ergonomique dédié au serrage aurait été le bienvenu.
ApplicationInterface épurée et intuitive pour l'application compagnon
L'app qui accompagne les exosquelettes Hypershell est épurée et facile à utiliser, toutes les informations et fonctionnalités tiennent sur une seule page.
L'Hypershell Pro X est doté de plusieurs modes d'assistance :
- Le mode Eco s'établit sur quatre niveaux (25 %, 50 %, 75 % et 100 %)
- Le mode Hyper possède le même schéma de quatre intensités d'assistance, mais développe une plus grande puissance que le mode Eco
- Le mode Transparence permet de marcher sans assistance et annule le poids de l'exosquelette (2 kg)
L'application de l'exosquelette Hypershell. © Florent Lanne / Les Numériques
Un quatrième mode baptisé Fitness est présent. Contrairement aux trois modes principaux d'assistance, l'activer revient à ajouter de la résistance dans les mouvements. Ce mode est adapté pour se muscler et donne l'impression de marcher dans un bassin d'eau rempli jusqu'à la taille.
Cet exosquelette est capable de reconnaître 10 activités afin de s'adapter automatiquement : marcher, monter une pente, grimper des escaliers, marcher sur une route de graviers, courir, marche sportive, descendre une pente, descendre des escaliers, pédaler et randonner en montagne.
Les paramètres de l'exosquelette Hypershell. © Florent Lanne / Les Numériques
Si l'on peut activer le mode de reconnaissance automatique des activités, il est tout de même possible d'en sélectionner une manuellement sur l'app en temps réel. L'autonomie disponible en pourcentage de batterie et en kilomètres restants à parcourir est également actualisée en permanence en haut de l'écran de cette app.
Précisons qu'il est possible de basculer entre les modes Eco, Hyper et Transparence, ainsi que de choisir le niveau d'assistance directement depuis le bloc-moteur de l'exosquelette, sans utiliser le smartphone. Un bouton physique permet de réaliser des séquences programmées pour changer de mode. Quatre petites leds indiquent le niveau d'assistance, le mode choisi et le pourcentage d'autonomie restant.
UtilisationUn réel gain de force dans les jambes
À l'usage, le Pro X permet globalement de marcher plus longtemps et rapidement. À titre d'exemple, notre condition physique étant évaluée comme moyenne, il ne nous a pas été difficile de maintenir un rythme constant de 6 km/h en marchant, sur une durée d'une heure, que le terrain soit plat ou avec un léger dénivelé. Quant aux pentes à gravir, elles sont devenues un jeu d'enfant en étant équipé de l'exosquelette. On a l'impression que nos jambes se lèvent avec un effort bien moindre, voire que nos cuisses sont tirées vers le haut. Nous avons également monté des escaliers sur trois étages en courant et à plusieurs reprises, là où il nous est difficile de les gravir à vitesse normale sans être essoufflé.
L'unique bouton physique et les quatre leds de l'exosquelette du Pro X d'Hypershell. © Florent Lanne / Les Numériques
En ce sens, si Hypershell cible principalement dans sa communication commerciale les randonneurs et sportifs qui souhaitent se dépasser, les personnes en forme physique moyenne ou mauvaise ne sont pas à exclure d'une utilité potentielle afin de reprendre l'activité ou continuer à marcher. Il est d'ailleurs possible de transférer l'assistance à la jambe gauche ou droite pour celles et ceux qui éprouveraient plus de difficultés avec un membre spécifique.
Les différents modes fonctionnent bien, notamment celui dédié aux escaliers, qui offre une grande assistance à cet effet. En revanche, le mode vélo s'est révélé décevant : inutile de remplacer un VAE par cet exosquelette. L'assistance y est très légère, et même assez désagréable à cause du mouvement du moteur.
AutonomieDu simple au triple en fonction du mode d'assistance
Pour son modèle Pro X, Hypershell indique une autonomie maximale de 17,5 km. Dans les faits, elle semble atteignable, mais dépend du terrain et du mode dans lequel on se trouve. L'assistance à 100 %, même en mode Eco, réduit considérablement l'autonomie de l'exosquelette.
Ainsi, nous recommandons d'activer le mode Hyper uniquement pour les efforts intenses et en fonction de la longueur de la sortie. À titre d'exemple, le fait de parcourir 6 km en variant l'assistance entre 50 et 80 % en mode Eco a fait chuter la batterie de 100 % à 10 %.
Batterie de l'exosquelette Hypershell. © Florent Lanne / Les Numériques
Heureusement, la marque propose d'acquérir séparément des batteries supplémentaires pour ne jamais être à court. On relève néanmoins un point négatif à ce sujet : la batterie est rechargeable en USB-C, à condition d'être insérée dans l'exosquelette. Pour recharger un second accumulateur, il faudra soit le placer dans l'exosquelette le temps de la charge, soit acheter en supplément un chargeur multibatterie. Recharger une batterie de 0 à 100 % prend 1 h 30 min à l'aide d'un chargeur 65 W.
Points forts
Réel gain de force dans les jambes.
Permet de marcher plus vite et plus longtemps en montée comme sur le plat.
Possibilité de régler l'assistance plus à droite ou à gauche, utile pour certains individus.
App intuitive et non indispensable puisque l'assistance est réglable sur l'exosquelette.
Silence de fonctionnement.
Points faibles
Système de serrage peu pratique.
Charger une seconde batterie nécessite de l'insérer dans l'exosquelette ou d'acheter un chargeur.
Détection moyennement fiable du type d'activité en cours.
Conclusion
L'exosquelette Hypershell Pro X est un appareil intrigant et plutôt réussi. Hormis le système de serrage quelque peu fastidieux, une fois bien installé, le Pro X apporte un gain de force non négligeable dans les jambes. Ce surcroît d'aisance permet à tout un chacun de se livrer à des efforts physiques hors de portée habituellement. Nous voyons également un grand potentiel auprès des séniors et personnes à la condition physique moyenne. Fort d'un niveau d'assistance réglable, le Pro X permet de continuer à s'exercer dans le respect de ses capacités personnelles.
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