“On ne peut plus dépendre de Microsoft” : ce pays européen claque la porte et choisit Linux
Un pays européen vient de faire un choix fort : dire adieu à Microsoft, Windows, Office… pour passer à Linux et au logiciel libre. Un geste loin d’être anodin, motivé par une volonté de souveraineté numérique et une méfiance croissante envers les géants américains, dans un contexte géopolitique de plus en plus tendu. Et si ce basculement marquait le début d’un divorce entre l’Europe et la tech made in USA ?
Souveraineté numérique : le Danemark abandonne Microsoft pour Linux et LibreOffice. © Shuttershock / Les Numériques
Après l’Allemagne, c’est au tour du Danemark de tourner le dos à Microsoft. Le gouvernement danois envisage sérieusement de remplacer Windows et Office 365 par des alternatives libres comme Linux et LibreOffice. Un changement de cap stratégique autant qu’idéologique, qui en dit long sur les inquiétudes croissantes liées à la souveraineté numérique.
Microsoft éjecté : le Danemark passe à Linux et LibreOffice pour reprendre le contrôle
La ministre danoise du Numérique, Caroline Stage Olsen, n’y va pas par quatre chemins : dès le mois prochain, son propre ministère commencera à se passer de Microsoft. Exit Office 365, bonjour LibreOffice. Et ce n’est qu’un début.
Ce virage, loin d’être purement technique, s’inscrit dans une logique plus large : réduire la dépendance envers des géants du numérique non européens, à commencer par Microsoft. Car derrière la crainte d’un monopole technologique se cache une autre réalité, moins visible : l’instabilité politique des États-Unis. En ligne de mire, les décisions controversées de l’administration Trump, notamment celles visant des institutions internationales — comme le gel de l’accès au compte Microsoft du procureur de la Cour pénale internationale.
Autrement dit : si même la justice internationale peut se faire couper l’accès à ses outils numériques du jour au lendemain, alors pourquoi un État souverain comme le Danemark continuerait-il à tout miser sur un seul prestataire ?
Il ne s’agit pas d’isolation ou de nationalisme numérique. Nous ne devons pas tourner le dos aux grandes entreprises technologiques ; nombre d’entre elles continuent de nous fournir des solutions utiles. Mais nous ne devons jamais rendre notre infrastructure publique digitale dépendante de si peu de fournisseurs. Cela nous rend vulnérables.
Ce n’est pas la première fois qu’un pays européen s’interroge. En Allemagne, la province du Schleswig-Holstein a déjà prévu de migrer 30 000 postes de travail vers Linux d’ici 2027. L’open source, longtemps perçu comme un pari risqué, redevient aujourd’hui un gage d’indépendance.
Caroline Stage Olsen l’a dit sans ambages : “Nous n’avancerons jamais vers notre objectif si nous ne commençons pas quelque part.” Le ministère anticipe des ajustements, mais reste volontaire et pragmatique : le principal est de démarrer pour progresser. La transition sera progressive, avec une marche arrière possible si nécessaire. Mais le cap est donné, et l’accueil de ses équipes semble, pour l’instant, plutôt enthousiaste.
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