Dominant outrageusement le monde des puces IA, le champion des GPU Nvidia était le titan incontournable du Computex de Taipei. Un salon qui a permis de mettre en lumière sa domination sans partage. Mais aussi de découvrir le seul acteur dont l'entreprise a vraiment peur...
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Quarante-quatre milliards de dollars de chiffre d’affaires, dix-huit milliards de bénéfice net : ces chiffres délirants sont les résultats de Nvidia au premier trimestre 2025. C’est un euphémisme de dire que l’empereur des GPU a fait un carton plein, car ces chiffres s’entendent alors que l’américain a perdu le droit de livrer ses puces castrées H20 à la Chine par ordre du gouvernement Trump.
Dans le rack HGX B300, pas moins de huit GPU Blackwell. Un rack qui sera déployé par milliers dans les mois à venir pour propulser les IA génératives.
Cette domination par les chiffres, le badaud pouvait la mesurer physiquement en parcourant les allées du Computex de Taipei. Jadis essentiellement consacré aux PCs grand public comme professionnels, le salon taïwanais est aujourd’hui l’endroit où le futur des infrastructures de l’IA est en train de s’écrire. Et Nvidia semble aux commandes de toute l’industrie.
Si, en grattant un peu, les logos Intel, Qualcomm et AMD étaient bien mentionnés sur tel PC, tel rack de serveurs, le gros du show était dédié au spécialiste américain des GPU dont la capitalisation boursière est au firmament depuis la claque ChatGPT.
Un Computex sous la domination verte
Jensen Huang pendant la conférence de presse GTC au Computex.
Au jeu du gonflage de muscles, Nvidia a commencé par un gros K.O. dès le début du salon. Alors que les PDG des différentes entreprises clés de la tech – Qualcomm, MediaTek, etc. – délivrent leurs conférences (les keynotes dans le jargon) dans le hall aseptisé du 6e étage du Tainex 2, Nvidia fait bande à part.
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Jensen Huang invité star de la conférence de presse de MediaTek au Computex.
Cette année, l’entreprise avait privatisé le Taipei Music Center, salle de concert de 5000 places inaugurée en plein COVID (2020). Une salle de spectacle pour un one-man-show d’une heure et demie porté par son PDG, Jensen Huang, l’unique PDG du monde de la tech à prendre ainsi la parole sans aucun prompteur. Prophète en son pays, l’américain natif de Taipei est non seulement une star (lire plus bas), mais aussi un PDG vraiment aux commandes. De son entreprise, mais aussi, semble-t-il, du futur de la tech !
Assurant toujours le show le troisième jour du salon, Jensen Huang a échangé avec la presse et les analystes.
Après ce show, Jensen fut aussi présent en guest star à la conférence de MediaTek. Puis il s’est frotté le jour d’après aux journalistes et analystes de la terre entière. Une heure et demie de questions/réponses (événement au cours duquel Les Numériques étaient présents) qui ont cimenté l’omniprésence du patron.
Sur tous les stands, des autographes de Jensen Huang étaient présentés sur les différents produits embarquant des puces Nvidia.
A côté de son charismatique leader, la présence la plus démentielle de Nvidia se trouvait sur les stands du salon. Ou plutôt sur la quasi-totalité des stands ayant un rapport avec les PC, les serveurs, le cloud ou l’IA. Où que vous regardiez, les logos verts étaient légion.
Des drones aux robots, Nvidia semble piloter le futur
La plateforme robotique Jetson de Nvidia était encore plus présente que par le passé. Marque d'une accélération des développements robotiques.
Avec une part de marché de plus de 95% de vente des GPU – on dit accélérateurs désormais – liés à l’IA, que ce soit pour l’entraînement ou l’inférence, Nvidia semble seul aux commandes de la révolution IA. Mais pas seulement.
Sur les stands, la vague robotique semble, elle-aussi, dans les mains des puces de Nvidia. Après la domination des GeForce et aujourd’hui des puces de serveurs, la présence lumineuse d’un énorme logo Jetson semble préparer le futur. Un futur dans lequel les machines (semi ou totalement) autonomes auxquelles nous donnerons le nom de robots seront majoritairement pilotées par les cartes contrôleurs de Nvidia. Comme le robot Mirokaï dont nous vous avions parlé au CES.
Cette domination du monde des robots se percevait aussi bien dans le domaine des robots industriels, que celle des robots autonomes et autres drones. Volants, terrestres ou maritimes, la plupart des appareils que nous avons pu voir étaient pilotés par des cartes Nvidia. Un futur qui s’écrit autant dans les laboratoires que dans la "vraie vie", puisque depuis peu, les drones kamikazes russes profitent eux aussi de la puissance des cartes Jetson pour exécuter localement des modèles de navigation indépendants des signaux GPS.
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Outre les robots et les drones, les cartes Jetson étaient aussi au cœur des démonstrations d’appareils médicaux du futur. Donnant aux solutions Nvidia un air de toute-puissance dans l’écriture du futur. Une puissance rendue notablement possible grâce au trésor de guerre de la vente de puces pour supercalculateurs.
Du GPU au logiciel jusqu’aux infrastructures IA
Jensen Huang pendant la conférence de presse GTC au Computex.
Nvidia est une entreprise d’infrastructure : tel était le mantra de J. Huang pendant la conférence plénière. Où est donc passé le slogan "Nvidia n’est pas une entreprise de GPU, mais de logiciel", que le même homme professait trois ans plus tôt ?
Interrogé sur ce fait par la presse durant la séance de questions/réponses deux jours plus tard, J. Huang assume pleinement. "J’ai dit Nvidia commence par s’intéresser au logiciel. Si on ne comprend pas l’algorithme cible, comme ce que nous avons développé pour la lithographie (CUDA Litho, ndr), on ne peut rien faire. Contrairement au CPU qui ne comprend pas l’algorithme, mais l’exécute, l’accélérateur (l’autre nom des GPU de calculs, ndr) lui a besoin d’être adapté à l’algorithme", explique-t-il.
Un PDG qui renchérit : "Nous sommes devenus une entreprise de systèmes, puis une entreprise de centre de données et désormais nous devenons une entreprise d’infrastructure". Il fallait être sur place pendant la conférence de presse pour prendre la mesure de ce qu’est vraiment devenu Nvidia.
Après avoir passé à peine 90 secondes à parler des Geforce, J. Huang a passé 90 minutes à détailler non seulement ses accélérateurs, mais aussi les racks, des supercalculateurs complets et même les éléments réseaux. Comme le Nvlink Spine, un monstre d’interconnexion réseau qui, au même titre que les GPU et CPU, est devenu un outil majeur de la domination de Nvidia. Issu du rachat de Mellanox il y a cinq ans, Nvlink Spine est un monstre "de 5000 câbles mesurant plus de 3,2 km gérant des débits de 130 TO/s soit plus que le trafic d’Internet", s’est félicité sur scène J. Huang.
C’est cet ensemble non seulement de puces, mais aussi de réseau, câbles et autres systèmes attenants qui font de Nvidia une entreprise d’infrastructure du monde de l’IA. "L’ère de l’IA qui s’ouvre marque la première fois où un ordinateur affecte directement le chiffre d’affaires d’une entreprise. Et puisque nous entrons dans l’ère de l’usine IA, nous serons les pourvoyeurs de ces nouvelles infrastructures", a asséné J. Huang.
Le Computex a été l’occasion pour Jensen Huang d’annoncer la localisation du futur siège taïwanais de l’entreprise. Une annonce qui est intervenue une semaine après que Nvidia a annoncé construire aussi un nouveau centre de r&d à Shanghaï. De qui inciter la presse à le questionner sur le sujet : "Vous voulez en faire un sujet politique ! Mais pas du tout. Si on ouvre tous ces centres c’est qu’on a besoin de place – et ça fait trente ans que nous sommes en Chine On a besoin de plus de chaises si on ne veut pas que les collaborateurs s’assoient par terre. J’ai besoin de plus de chaises !", a plaisanté le PDG, utilisant à outrance la mention "I need more chairs" comme un running gag pour amuser la galerie.
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Sans esquiver totalement les questions autour des sanctions américaines. Et de la place de la Chine dans l’écosystème. Une discussion qui a amené J. Huang à reconnaître un seul et unique vrai adversaire : la Chine et son champion des technologies Huawei.
Nvidia face à la Chine de Huawei
Jensen Huang pendant la session de questions/réponses à la presse au Computex.
Soumis aux règles d’exportations qui grèvent ses énormes résultats, Nvidia n’a donc pas gagné autant d’argent que prévu. S’il a regretté ce fait, le PDG de Nvidia a souligné le vrai risque de ces sanctions. "Les sanctions ne marchent pas et vont avoir des effets contre-productifs", a martelé J. Huang.
"Si on n’est pas sur ce marché (la Chine, ndr), la compétition chinoise sera ravie. La mauvaise hypothèse est de croire qu’il n’y a que les USA qui peuvent concevoir les technologies (nécessaires au développement, ndr) de l’IA. Or, d’une part la Chine est très bonne en logiciel. C’est même le meilleur (pays) du monde même et elle est très rapide. C’est elle qui a le plus d’entreprises et startups du monde de l’IA, mais son atout le plus important – le plus important du monde même – est Huawei.", a admis le PDG taïwano-américain.
Un patron qui ne se leurre pas sur la puissance du mastondonte chinois, dont les dernières puces Ascend 910C, quoi que bien plus énergivores que les accélrateurs Nvidia, s'avère tout aussi capable. Et s'appuient, comme les puces Nvidia, sur des infrastructures réseaux de pointe développées en interne.
Soulignant le fait que l’IA open source chinoise DeepSeek R1 "est un cadeau pour l’industrie", J. Huang a souligné le fait que la Chine est le pays qui a le plus besoin de puces IA. Des puces qu’elle peut facilement mettre à profit puisqu’elle a "beaucoup d’espace et une énergie pas trop chère. Nous avions plus de 90% de part de marché (des GPU d’entraînement d’IA, ndr) en Chine et nous sommes désormais passés à 50%", s’est désolé le pape des GPU.
Avant de conclure "j’espère que le gouvernement américain s’en rendra compte". Rien n'est moins sûr.
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