Pour tromper les détecteurs d'IA, les étudiants ajoutent des fautes à leurs devoirs
Les étudiants ont trouvé une parade étonnante pour déjouer la détection de l’IA : ajouter volontairement des fautes d’orthographe dans leurs devoirs, comme le rapporte le New York Magazine.
© Shutterstock/egaranugrah
Le but ? Que les devoirs soient "naturels" avec des fautes ajoutées aux textes générés par l’IA. La technologie est si banalisée dans le milieu académique que les étudiants redoublent d’imagination pour éviter la détection, quitte à le faire manuellement.
Des fautes volontaires pour éviter les détecteurs d'IA
D’autres utilisateurs demandent à l’IA de simplifier leur style. Dans une vidéo TikTok, une étudiante explique qu’elle demande à son chatbot d’écrire "comme un étudiant de première année un peu bête".
Étudiant en deuxième année à Stanford, Eric explique au New York Magazine que ses camarades sont "vraiment doués pour manipuler les systèmes". "On soumet une consigne à ChatGPT, puis on transfère le résultat dans un autre système d'IA, puis dans encore un autre. À ce stade, si on le passe dans un système de détection d'IA, le pourcentage d'IA détecté diminue à chaque étape."
La situation est d’autant plus ironique que les étudiants font des efforts pour modifier leurs devoirs générés par l’IA au lieu d’utiliser cette énergie pour écrire eux-mêmes. Les enseignants s’inquiètent d’ailleurs de cette motivation pour tricher avec ces outils.
Sam Williams, assistant d'enseignement à l'Université de l'Iowa, explique : "Ils utilisent l'IA parce que c'est une solution simple et une façon facile pour eux de ne pas passer du temps à rédiger des dissertations. Et je comprends, parce que je détestais écrire des dissertations quand j'étais étudiant."
Sam Williams a constaté un changement frappant entre les premiers devoirs de ses étudiants et leurs travaux suivants sur l’histoire du jazz à la Nouvelle-Orléans. Les textes contenaient des erreurs grossières comme la mention d’Elvis Presley qui n’a jamais fait de jazz ou même appartenu à la scène musicale de la ville.
"J'ai littéralement dit à ma classe : 'Hé, n'utilisez pas l'IA, mais si vous allez tricher, faites-le intelligemment. Vous ne pouvez pas simplement copier exactement ce qu'elle produit'", explique Sam Williams. Pour lui, le constat est amer : "Chaque fois qu'ils rencontrent une petite difficulté, au lieu de la surmonter et d'en tirer des enseignements, ils se replient vers quelque chose qui leur facilite beaucoup la tâche."
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