Le Canon EF 50 mm f/1,4 USM est un objectif incontournable pour les canonistes. Cette véritable focale à tout faire dispose d'une très grande ouverture de f/1,4 et d'une motorisation USM. L'objectif bénéficie d'une construction très simple avec une formule optique basée sur la combinaison de 7 lentilles réparties en 6 groupes. On retrouve une lentille asphérique et un diaphragme à 8 lamelles.
Prise en main
À première vue, l'objectif semble de plutôt bonne facture. Il est relativement compact et léger avec moins de 300 grammes sur la balance et un encombrement d'un peu plus de 7 cm de long (sans pare-soleil). Le design classique est le même que sur la majorité des focales fixes Canon ne faisant pas partie de la série L. On retrouve une construction du corps en plastique et des indications très voyantes sur le pourtour de la lentille frontale et sur l'objectif en lui même. La qualité de fabrication et le niveau de finition sont assez bons. L'objectif n'est pas paré aux conditions de prises de vue extrêmes.
La bague de mise au point manuelle elle est loin d'être parfaite : elle manque de fluidité, les repères de butée pour indiquer la distance de mise au point minimum et l'infini ne sont pas assez francs et la course est un peu trop longue. Elle est cependant assez agréable à utiliser et dispose d'une bonne préhension. Notons que l'objectif est équipé d'un indicateur de distance de mise au point dynamique, ce qui est un plus.
Tests labo
Test labo
Nous avons testé le 24 mm avec un Canon EOS 6D et son capteur 24 x 36 mm de 20 Mpx (6,5 µm de côté).
La notion de piqué est assez délicate à traiter. C'est ce que l'on peut assimiler à la "sensation de netteté" et/ou à la "précision" que l'on observe sur une image. Elle peut être très différente d'un objectif à un autre, d'une focale à une autre et d'une ouverture à une autre. Elle peut aussi varier entre le centre et les bords de l'image. On a coutume de dire que le piqué est optimal au centre et aux ouvertures moyennes : f/8 ou f/11 par exemple.
De plus, le piqué va dépendre de la définition du capteur de votre appareil et de la taille de son capteur (le Canon EOS 6D bénéficie d'un capteur 24 x 36 mm de 20 Mpx). Plus les pixels sont petits, plus le système montrera ses limites à cause de la diffraction. Ce phénomène s'amplifie à mesure que l'on ferme le diaphragme de l'objectif.
Le Canon EOS 6D dispose d'une définition de 5568 x 3708 pixels. Chaque pixel mesure donc 6,5 µm de côté. L'ouverture minimale conseillée pour éviter les problèmes de diffraction est donc de f/20.
Le Canon EF 50 mm f/1,4 USM est particulièrement performant de f/4 à f/11. À ces ouvertures, le piqué est très élevé et homogène du centre aux bords des images. Les plus fins détails sont très bien restitués. Dès f/11, le piqué général commence à baisser, ce qui est relativement décevant. Avec un Canon EOS 6D, on s'attend à l'arrivée de problèmes de diffraction aux alentours de f/20. Aux plus grandes ouvertures, le piqué est en retrait et les images moins homogènes. Les performances à l'ouverture maximale de f/1,4 sont un peu décevantes.
Retrouvez de ci-dessous (de haut en bas) les images réalisées avec le Canon EF 50 mm f/1,4 USM, celles réalisées avec le Sigma 50 mm f/1,4 DG HSM Art et celles réalisées avec la version Canon EF 50 mm f/1,8 STM.
À f/1,4 : Canon EF 50 mm f/1,4 USM
À f/1,4 : Sigma 50 mm f/1,4 DG HSM Art
À f/1,8 : Canon EF 50 mm f/1,8 STM
À f/5,6 : Canon EF 50 mm f/1,4 USM
À f/5,6 : Sigma 50 mm f/1,4 DG HSM Art
À f/5,6 : Canon EF 50 mm f/1,8 STM
Tests terrain
La focale
Une focale correspond à un angle de champ – ou angle de vision – couvert par l'appareil équipé de l'objectif. Plus la focale est importante, plus l'angle de champ est réduit : on parle de longue focale. À l'inverse, plus la focale est courte, plus l'angle de champ est large : on parle de grand-angle.
Voici ce que l'on obtient avec le 50 mm monté sur un boîtier Canon EOS 6D équipé d'un capteur au format 24 x 36 mm. Cette focale est un grand classique : une sorte de couteau suisse capable de faire aussi bien du paysage ou du portrait que de la photo de rue ! Chez Canon, le coefficient de conversion est de 1,6x. On obtient donc un équivalent 80 mm si on monte l'optique sur un appareil équipé d'un capteur au format APS-C.
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Le vignetage
Tous les objectifs donnent une image dont la périphérie, et particulièrement les coins, sont plus sombres. Le vignetage se mesure en IL (Indice de Lumination) : la valeur indiquée mesure la différence, en IL, entre la quantité de lumière reçue par les bords et celle reçue au centre.
Le vignetage est visible jusqu'à f/2,8. Au delà, il devient totalement négligeable. C'est à f/1,4 qu'il est le plus présent. Seul l'hyper centre de l'image est correctement exposé. Ce phénomène pourra dans certains cas refermer le cadrage. Pour ceux qui veulent s'en affranchir il faudra passer par une correction logicielle, directement via le boîtier ou via un logiciel de retouche.
Distorsions
Les objectifs ont tendance à "tordre la réalité". Les aberrations géométriques apparaissent lorsque l'on s'éloigne des conditions de Gauss. On rencontre deux types de distorsions géométriques : les distorsions en coussinets et les distorsions en barillets.
Il y a très peu, voire aucune distorsion avec cet objectif.
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Bokeh
Le bokeh est à mettre en relation avec la profondeur de champ. On peut le comparer à la "qualité" du flou ou encore à la manière dont l'objectif passe du net au flou – notion très subjective, même si certains éléments permettent de prévoir les choses – sur des images à faible profondeur de champ. Il dépend de nombreux paramètres dont principalement la conception de l'objectif, la forme et la taille du diaphragme.
Le 50 mm est une optique intéressante pour du portrait rapproché. En effet, le champ couvert nécessite d'être relativement proche de son sujet pour réaliser un plan serré. Monté sur un reflex équipé d'un capteur APS-C, il devient un équivalent 80 ce qui permet de prendre un peu de recul. Quoi qu'il en soit, sa très grande ouverture de f/1,4 est propice aux beaux effets de bokeh avec une faible profondeur de champ et des arrières plan noyés dans de jolis flous.
Galerie terrain
- Marque
- Canon
- Modèle
- Canon EOS 6D
- Vitesse
- 1/250 s, ouverture : f/8.0
- Sensibilité
- 200 ISO
- Focale, décalage expo
- 50/1 mm, 1/1 IL
Verdict
Le Canon EF 50 mm f/1,4 USM est un bon objectif mais il n'est pas parfait. Optiquement, on peut lui reprocher un léger manque d'homogénéité aux plus grandes ouvertures et un piqué général en retrait à f/1,4. Sur ce point, on passe l'éponge. Il est cependant vrai que sa conception est vieillissante (l'objectif a été lancé il y a plus de 20 ans) : bague de mise au point manuelle qui laisse plus qu'à désirer, pas de stabilisation optique, pas de conception tout temps. Il procure néanmoins des images de qualité, très piquées aux ouvertures moyennes, et permet de réaliser de beaux flous de profondeur de champ grâce à son ouverture maximale de f/1,4. Les distorsions sont très discrètes, le vignetage bien contenu (sauf à f/1,4) et nous n'avons pas rencontré de réel problème au niveau des aberrations chromatiques.
Si nous l'avions testé à l'époque (j'avais 8 ans !), nous l'aurions sans aucun doute recommandé... Mais de nos jours, c'est nettement plus discutable. D'autant plus qu'il y a pas mal de choix dans l'univers des focales fixes 50 mm pour Canon : le récent EF 50 mm f/1,8 STM (premier prix), un 50 mm f/1,2 L USM et le Sigma 50 mm f/1,4 A.
Points forts
Ouverture maximale de f/1,4
Motorisation USM
Qualité optique de f/4 à f/11
Très peu de distorsions
Faible vignetage
Pas d'aberrations chromatiques
Points faibles
Pas de stabilisation optique
Bague de mise au point manuelle
Pas de conception tous temps
Léger manque d'homogénéité aux plus grandes ouvertures
Piqué génral à f/1,4 en retrait
Conclusion
Le Canon EF 50 mm f/1,4 USM est un bon objectif mais il n'est pas parfait. Optiquement, on peut lui reprocher un léger manque d'homogénéité aux plus grandes ouvertures et un piqué général en retrait à f/1,4.