Réalisateur | Peter Morgan, Stephen Daldry |
Acteurs | Claire Foy, Olivia Colman, Imelda Staunton, Matt Smith |
Genre | Drame, Guerre/Historique |
Durée | 58 min |
Date de sortie | 04/11/2016 |
La série The Crown revient sur Netflix pour une cinquième saison. Un nouveau chapitre bouillant, brillant et plus intime que jamais. Voici notre critique, garantie sans spoilers.
Débutée en 2016 sur Netflix, The Crown a su s'imposer en quatre saisons comme l'une des séries phares de la plateforme de streaming, mais également comme un programme de référence dans le genre du drame historique, remportant 21 Emmy Awards.
Loin de se reposer sur ses lauriers, cette cinquième saison impose sa qualité et surprend encore, au moment de plonger au cœur d'une période polémique de la royauté britannique. Voici notre critique, garantie sans spoilers, de la saison 5 de The Crown.
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Années 90. La famille royale affronte la pire des épreuves quand son rôle en Grande-Bretagne est remis en cause par le peuple. Alors que près de 40 ans se sont écoulés depuis son accession au trône, la reine Élisabeth II doit faire face à de nouveaux défis : le prince Charles fait tout pour divorcer de Diana, quitte à déclencher une crise constitutionnelle. De son côté, trop souvent laissée pour compte, Diana décide de prendre le contrôle de son histoire...
Comme lors de la saison 3, ce nouveau chapitre opère un changement de casting, synonyme de changement d'ère. Imelda Staunton (Harry Potter) remplace Olivia Colman dans le rôle d'Elizabeth II, Jonathan Pryce (Game of Thrones) devient Philip et Dominic West est le futur roi Charles III. Surtout, Elizabeth Debicki (Tenet) incarne une Diana troublante de ressemblance, et qui va être au cœur de cette tumultueuse nouvelle saison.
Dès les premières minutes de ce cinquième acte, The Crown frappe par l'intelligence de son écriture et affiche sa note d'intention : cette saison sera celle d'un état des lieux et des conséquences de quatre décennies d'une mauvaise gestion de l'humain au sein de la machinerie monarchique. La série pose alors une question passionnante : à quel point l'intime peut-il gripper les rouages d'une nation ?
Imelda Staunton en Elizabeth II dans The Crown. © Netflix
Par une allégorie avec le navire Britannia, le créateur de la série Peter Morgan (Frost/Nixon, The Queen) renvoie aux doutes d'Elizabeth II sur son âge et sur sa gestion des personnes au sein du système qu'elle représente. Cette saison 5 continue ce qu'avait entamé la précédente : une migration du centre d'intérêt de la série, quittant peu à peu la reine pour s'intéresser à ceux qui gravitent autour d'elle. La monarque est ainsi moins présente, au profit de Philip, de Charles et surtout de Diana.
Car si l'intégralité du nouveau casting est impeccable de justesse, c'est bien Elizabeth Debicki dans le rôle de la Princesse de Galles qui vole chacune des scènes dans lesquelles elle apparaît. On est frappé par sa ressemblance saisissante et son interprétation fébrile face à l'establishment. Une partition accentuée par le destin tragique du personnage qui s'écrit sous nos yeux.
Charles (Dominic West) et Diana (Elizabeth Debicki) dans The Crown. © Netflix / Keith Bernstein
La qualité de la série ne tient pas seulement à l'intelligence de son écriture — romancée rappelons-le. Au-delà de s'en tenir simplement à sa chronologie, cette cinquième saison discute avec les quatre précédentes et plusieurs flash-back viennent apporter un éclairage nouveau sur ses événements.
Ce qui se déroule sous nos yeux apparaît alors comme le résultat évident des erreurs du passé, faites par des humains broyés par leurs rôles et leurs obligations. Une galerie de portraits touchants et bouleversants, victimes autant que bourreaux.
Diana (Elizabeth Debicki), Charles (Dominic West) et Elizabeth II (Imelda Staunton) dans The Crown. © Netflix
Revers de la médaille, on pourra regretter que cette attention donnée à l'intime prive cette nouvelle saison de The Crown d'une dimension plus générale et nationale. Le spectateur y trouvera ainsi moins la radiographie d'un pays et d'un royaume que dans les précédentes saisons et les rares événements historiques (le mandat de John Major, l'Annus Horribilis, la crise financière) se trouvent rapidement évacués.
Cette saison 5 de The Crown est une formidable réussite. Une merveille d'écriture, de réalisation élégante et réfléchie et d'interprétation impeccable par un casting criant de vérité. Malgré une perte de souffle à la fin de la saison, The Crown revient en force et rappelle à tous sa place de joyaux de la couronne de Netflix. Assurément l'une des meilleures séries de sa génération.