Labo – Nintendo Switch 2 : pourquoi l’abandon de l’Oled pour le LCD risque de décevoir les joueurs
Console de jeu à peine arrivée dans les locaux des Numériques, l'écran de la Nintendo Switch 2 a été passé au crible de nos mesures colorimétriques. Le LCD fera-t-il le poids face à l'Oled de son prédécesseur ?
Nintendo Switch 2
C'était un râle poussé à l'unisson lors de la vidéo de présentation de la Nintendo Switch 2 : un écran LCD, vraiment ? Alors que la technologie Oled se démocratise au fil des années sur le marché de la tech nomade, de la téléphonie à l'informatique, il paraît curieux — qui a dit rétrograde ? — de voir Nintendo s'en passer pour sa nouvelle console portable.
Un choix à l'économie, ou tout simplement pragmatique pour proposer une potentielle future itération plus onéreuse ? Quoi qu'il en soit, le mal est fait : pas question d'espérer des contrastes infinis ni de rémanence absente, comme sur le modèle Oled de la Switch première du nom. Pour autant, faut-il vraiment espérer le pire avec la dalle de cette Switch 2 ?
L'écran 7,9 pouces de la Switch 2 est assurément grand, mais est-il bien calibré ? © Les Numériques
Et la lumière fut…
Après avoir passé notre batterie de tests habituelle pour les consoles portables, il nous viendrait presque la pulsion de la comparer directement à la toute première mouture de la Switch. De 2017 à 2025, la différence est logiquement marquée et il serait facile d'y voir là une réussite totale. Sauf que dans les faits, l'écran de la Switch 2 laisse encore beaucoup à désirer face à sa concurrence.
Prenez par exemple le taux de lumière réfléchie. Mesurée avec notre réflectomètre sur trois angles différents (20°, 65° et 85°), nous apprenons que la Switch 2 renvoie 54,1 % de l'éclairage environnant. C'est moitié moins que la Switch “OG”, véritable miroir à 97 % de lumière réfléchie, comme l'avait mesuré jadis la sommité Furolith dans un précèdent labo. Pourtant, son successeur direct fait moins bien que la Switch Oled avec une moyenne de 49 %. C'est tout juste assez pour jouer dans un open space ou un bureau aux lumières un peu trop blafardes, mais pas de quoi profiter du dernier Mario Kart en plein soleil sans plisser un minimum les yeux.
La réflectance est contenue. © Les Numériques
Peut-on attendre une luminosité maximale assez élevée pour compenser ces reflets capricieux ? Sur ce point, la Nintendo Switch 2 fait effectivement mieux que ses aînées. En mode SDR, nous avons relevé une luminosité maximale de 390 cd/m², soit un peu plus que la Switch classique (360 cd/m²) et Oled (330 cd/m²)… Elle est néanmoins à des kilomètres du Steam Deck Oled (600 cd/m²) ou de la MSI Claw AI 8+ (493 cd/m²), pour ne citer qu'eux. Rappelons au besoin qu'il s'agit de mesures effectuées en mode SDR, en attendant de pouvoir établir la mesure (potentiellement plus élevée) avec le mode HDR activé.
Marcel, allume le chauffage (et la Nintendo Switch 2)
D'accord, la luminosité, c'est bien, mais qu’en est-il de la calibration de l'écran ? C'est peut-être le gros point noir dans notre labo : la dalle de la Switch 2 affiche des températures de couleurs bien trop élevées à 8778 K, loin de l'idéal platonique des 6500 K. Attention, qui dit températures de couleurs élevées ne dit pas couleurs plus “chaleureuses”, mais bien une surreprésentation du bleu jusqu'à certaines teintes de blanc, gris et écru, d'autant plus flagrante comparée à l'écran de la Switch Oled (7367 K).
C'est une constante, semblerait-il, sur le marché des consoles portables, sûrement expliquée par la préférence (fabulée ?) des gamers pour un espace colorimétrique froid. En théorie, un patch appliquant un nouveau profil colorimétrique à l'avenir est possible, mais nous doutons très fort de la volonté de Nintendo de changer quoi que ce soit sur cet aspect du hardware.
© Les Numériques
Pour ce qui tient de la norme delta E, qui permet de mesurer la “précision” des couleurs affichées à l'écran, la Switch 2 tombe dans une moyenne relativement médiocre de 3,6, dépassant sans surprise le seuil de 3 à partir duquel les dérives colorimétriques sont visibles à l'œil nu. C'est un score décevant, d'autant plus comparé à la Switch Oled (1,8 en mode standard), voire la Switch classique (3,2).
© Les Numériques
Terminons notre analyse sur une bonne note. La rémanence (ou persistance de l'image) à l'écran ne dépasse pas ici les 8 ms, un temps tout à fait honorable pour une dalle LCD. Il est important de signaler que notre test a été effectué sur un jeu entièrement compatible avec la fréquence de rafraichissement maximale de l'écran. La rémamence risque fort d'être affectée (pour le pire) sur des jeux dont la fréquence d'image plafonne à 30ip/s, voire 60 ips/s. Logiquement, la console ne fait pas le poids face aux temps de réponse quasi-instantanés de l'Oled, mais son contraste a été mesuré à un ratio de 1119:1, soit meilleur que celui de la Switch classique (1083:1). Les petites victoires qui comptent...
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