Type oreillette bluetooth | Intra-auriculaire |
Poids | 5.6 g |
Longueur câble | 25 cm |
Batterie amovible | Non |
Réduction de bruit active | Oui |
Écoute de l'environnement | Oui |
Kit mains-libres | Oui |
Connectique | USB-C |
Connexion sans-fil | Bluetooth |
Codecs Bluetooth supportés | SBC, AAC, LDAC, LC3 |
Bluetooth multipoint | Oui |
Recharge sans-fil Qi | Oui |
Indice d'étanchéité | IP55 |
Autonomie mesurée (avec RBA) | 8 heures et 30 minutes |
Autonomie mesurée (sans RBA) | 11 heures |
Latence Bluetooth mesurée | 175 ms |
Troisième version du vaisseau amiral de JBL, les Tour Pro 3 constituent une vitrine technologique, s’articulant autour d’un boîtier de charge intelligent. Fonctions, connectivité avancée, architecture audio haut de gamme : difficile d’imaginer mieux.
Évolution dans la continuité des Tour Pro 2, les JBL Tour Pro 3 reprennent en apparence la même formule que leurs aînés, avec les mêmes bonnes idées. True wireless haut de gamme à réduction de bruit active, ce produit met le paquet sur les fonctions et innovations en tous genres, ce qui ringardise presque la concurrence.
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Le constructeur met ainsi l’accent sur une connectivité poussée qui, outre les habituels appairage rapide et multipoint, prend pleinement en charge le Bluetooth LE Audio avec fonction Auracast. Véritable cerveau central, le boîtier de charge avec écran tactile ne permet pas seulement d’avoir accès à toutes les commandes et tous les réglages, comme c'était le cas sur la version précédente, il agit comme un émetteur Bluetooth avec fonction Auracast, compatible avec tous les écouteurs (peu importe la marque) intégrant cette norme.
Enfin, JBL tente enfin de moderniser sa formule acoustique en passant à une approche hybride à deux haut-parleurs.
Les JBL Tour Pro 3 sont disponibles depuis septembre 2024 au prix officiel de 299 €. Deux coloris existent : noir (version testée), et latte.
Nous avons testé les écouteurs sous la version 3.5.0 du micrologiciel avec le boîtier sous le micrologiciel 3.9.0, le tout avec l’app JBL Headphones en version 5.23.12.
En découvrant le design des Live Beam 3, nous pensions que JBL allait faire évoluer l’ensemble de sa gamme d’écouteurs Bluetooth. Pari perdu puisque les Tour Pro 3 reprennent presque à l’identique la forme de leurs prédécesseurs. Pas spécialement élégants, mais pas moches non plus, les Tour Pro 3 adoptent le très pragmatique format à tige dans un corps légèrement rutilant et assez volumineux au niveau de la zone acoustique. Celle-ci, parcourue de stries, est plutôt épaisse par rapport à bien des concurrents. De fait, les écouteurs se rapprochent davantage par cette caractéristique de true wireless sans tige, comme les Sony WF-1000XM5 ou les Sennheiser Momentum TW4.
Au moins, la qualité de construction est globalement irréprochable. L’impression de densité est là, malgré un poids contenu à seulement 5,6 g. Bien que cela ne soit ouvertement indiqué sur la page produit, les écouteurs bénéficient d’une certification IP55 (résistance à la poussière et aux jets d’eau basse pression), ce qui les place légèrement au-dessus de la moyenne.
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De type intra-auriculaire, les Tour Pro 3 ne sont pas les true wireless les plus intrusifs qui soient, loin de là, mais ils conservent les défauts inhérents au format. La sensation de pression n’est pas annihilée et le volume de l’écouteur risque de rebuter les porteurs de petites oreilles. Cela va sans dire, nous déconseillons ce modèle pour un usage sportif.
Sans doute conscient de la non-universalité de ses intras, JBL fournit, en plus des cinq tailles d’embouts en silicone, une paire d’embouts en mousse à mémoire de forme. Nous le verrons, celle-ci offre des avantages sur presque tous les points. Pour qui supporte ces embouts encore plus intrusifs, la stabilité dans l’oreille est généralement supérieure.
Difficile de le nier, le boîtier de charge ne présente pas une taille mannequin. Avec son épaisseur d’environ 3 cm, il ne rentre pas dans toutes les poches de pantalon. Cet encombrement n’est pas le fruit du hasard, mais une conséquence de la présence d’un écran tactile couleur, plus large que sur la génération précédente.
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Sans être impressionnant, cet accessoire fait preuve d’un grand sérieux dans sa conception. On ne retrouve aucune faiblesse dans la charnière, le plastique n’est pas bas de gamme et les classiques sont là (charge par induction, led d’indication de charge et bouton d’appairage).
Évoquer les commandes des JBL Tour Pro 3 ne se résume pas à présenter la seule zone tactile des écouteurs, car il faut également prendre en compte le boîtier.
Concernant les écouteurs, JBL reste malheureusement campé sur la même approche que les Tour Pro 2. Les commandes sont intuitives et parfaitement réactives, mais hélas incomplètes. À l’instar de Sony, JBL opte pour des profils de commandes (navigation, volume, contrôle du son ambiant), si bien qu’on ne peut pas tout avoir à la fois. Par défaut, impossible de modifier le volume. Il suffirait d’intégrer un balayage vertical de la tige pour régler définitivement ce problème.
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À l’inverse, le boîtier de charge se substitue parfaitement à l’app, voire au smartphone dans son ensemble. Si le concept ergonomique n’est pas pour tout le monde (sortir le boîtier n’est pas un réflexe), l’appareil couvre absolument toutes les commandes via un système de fenêtres. Volume, piste, réglage de la réduction de bruit, localisation des écouteurs, mode Audio spatial : il propose à peu près tout. Cerise sur le gâteau, nous avons même droit à des fonctions gadgets, comme un mode lampe torche ou la lecture de certaines notifications (type message).
JBL Headphones démontre une fois encore son plein potentiel avec des écouteurs haut de gamme. Presque trop riche, cette app dispose d’un nombre hallucinant de réglages et petits ajustements. Tout ou presque est paramétrable, du son jusqu’aux plus petits détails ergonomiques. Même le boîtier de charge intelligent peut être personnalisé. Du grand art !
Ne cherchez pas, il n’y a pas plus avancé que les Tour Pro 3 concernant la partie Bluetooth, sauf pour les adeptes des codecs AptX.
C’est simple, les JBL Tour Pro 3 disposent des appairages rapides Google Fast Pair et Microsoft Swift Pair, du multipoint, du support du LDAC, et même de la compatibilité LE Audio, qui plus est avec la transmission Auracast (fonction de broadcast du LE Audio). En somme, ces écouteurs sont déjà dans le futur.
Botte secrète de JBL, le boîtier de charge fonctionne en tant qu’émetteur. Il peut ainsi se raccorder à un port USB ou une sortie jack (câble jack 3,5 mm vers USB-C fourni), et relayer le signal en basse latence. Plus impressionnant encore, cet envoi peut même se faire via la norme Auracast. Pour faire simple, le flux envoyé n’est pas à destination d’un seul produit qu’il faut connecter, mais de tous les produits Auracast voulant lire ce flux. Il sera donc possible, une fois la norme démocratisée, de partager le flux avec une infinité d’appareils simultanément.
Dans le mode de connexion classique, nous avons mesuré une latence de 325 ms, ce qui n’est pas très brillant. Heureusement, un mode basse latence existe, qui abaisse ce décalage à 175 ms, certes toujours trop élevé pour une utilisation vidéo sans compensation. De son côté, la transmission via le boîtier de charge, en LE Audio (codec LC3), montre une latence minimale, car suffisamment faible pour que nous ne puissions pas déceler de réel décalage son/image.
Assez originale, la partie sonore des Tour Pro 3 repose sur une architecture deux voies hybride. On retrouve à ce titre un haut-parleur dynamique de 10,2 mm dédié aux basses et aux médiums, ainsi qu'un haut-parleur à armature équilibré pour les aigus. Cette seconde technologie est assez répandue sur les écouteurs filaires d’aspiration audiophile, notamment pour sa meilleure qualité (sur le papier) dans les hautes fréquences.
L’originalité des écouteurs ne s'arrête pas là, puisqu’il existe deux réglages sonores : un pour les embouts en silicone, l’autre pour les embouts en mousse. De fait, la sonorité n’est pas même avec les deux types d’embouts, ce qui peut rendre l’expérience d’écoute un peu complexe.
© JBL
Le fait est que, sans s’asseoir à la table des Sony WF-1000XM5, les écouteurs de JBL font un bond en avant par rapport à la génération précédente, en grande partie grâce à leur transducteur à armature équilibrée et un meilleur réglage dans le bas du spectre.
Très énergiques, surtout quand le mode RBA est activé, les écouteurs parviennent pourtant à ne jamais déborder ni être mous. Les basses sont nettement mises en avant, mais JBL opte enfin pour une pente douce et non une bosse. Le son est ainsi assez rond, mais pas étouffant comme ce que pouvaient distiller les Tour Pro 2.
Plus soignés que ces derniers dans le bas spectre, les Tour Pro 3 manquent toujours d’un peu de raffinement. Les graves ne débordent pratiquement plus dans les médiums, parviennent à être percutants si besoin, mais manquent un peu de nuance et de définition, du moins sous les 80 Hz.
Sans être d’un équilibre idéal, les médiums n’affichent pas de réel défaut. Un peu plus de détails dans les haut-médiums aurait été parfait, mais le rendu des voix est plutôt juste, sans agressivité.
Reste que l’intérêt principal du produit, du moins ce qui justifie vraiment le passage des Tour Pro 2 au Tour Pro 3, se trouve incontestablement dans le haut du spectre. Le haut-parleur dédié, sans être d’une linéarité exemplaire, délivre une excellente performance technique et une très bonne dynamique. Hormis un léger excès de brillance, la signature est intéressante, car passe-partout. Les JBL parviennent à délivrer un message sonore extrêmement détaillé sans être fatigants.
Seules les très hautes fréquences, au-delà des 10 kHz, ont un côté artificiel, d’où quelques effets de chuintement à haut volume (sur les cymbales ,par exemple). Contrairement à des Apple AirPods Pro 2 ou Sony WF-1000Xm5, les JBL Tour Pro 3 ne sont pas taillés pour l’arsouille auditive, ils fonctionnent mieux à volume modéré (ou légèrement poussé). Ce trait de caractère se retrouve également sur les Samsung Galaxy Buds3 Pro, ces derniers étant légèrement plus maîtrisés, en tout cas dans les basses, malgré une sonorité assez proche.
Pas aussi impressionnante que sur les Sony, la scène sonore des JBL Tour Pro 3 fait pourtant montre d’une grande ampleur. Plus large mais moins profonde que sur les Galaxy Buds3, elle présente un niveau de détails pratiquement similaire et un niveau de séparation légèrement plus faible que celle de son adversaire.
Il ne faut pas oublier de préciser que le rendu sonore n’est pas le même avec les embouts en mousse et en silicone, malgré des préréglages tentant d’annuler cette différence. À l’écoute, les embouts en mousse délivrent un meilleur rendu, car l’extension dans les basses est naturellement supérieure avec cette matière, et les pics dans les aigus plus réduits (de 1 ou 2 dB). La différence n’est pas gigantesque, mais largement audible.
De plus, si l’extension dans les basses est plus faible dans les modes RBA off et Transparence, cette baisse est particulièrement forte (voire excessive) avec les embouts en silicone. Difficile donc de ne pas conseiller les embouts en mousse pour une qualité d’écoute optimale. Notre compte rendu et nos comparaisons ont majoritairement été effectués avec ces derniers.
Malgré sa force de frappe, JBL n’a pas encore trouvé la recette magique pour rejoindre Bose, Sony et Apple sur le terrain de l’isolation phonique. Là encore, il faut dissocier les performances avec les embouts en mousse de celles avec les embouts en silicone. Le constat est très parlant : à l’oreille comme à la mesure, les mousses sont nettement supérieures à cet exercice.
Pour faire simple, l’atténuation avec les embouts en silicone est similaire, voire légèrement moins bonne que ce que nous avions observé sur les Tour Pro 2. Les basses sont relativement bien atténuées, mais l’isolation décroît assez vite dans les médiums pour devenir faiblarde sur les voix (haut-médiums). Surtout, si l’atténuation dans les aigus démarre fort, ces embouts sont étonnamment décevants en montant dans les fréquences.
Avec les mousses, tout est différent. L’atténuation augmente de 5 dB, voire 10 dB dans les basses fréquences. Concernant les aigus, c’est le jour et la nuit : les Tour Pro 3 comptent alors parmi les écouteurs les plus isolants du marché, derrière quelques exceptions comme les WF-1000Xm5. Dommage de ne pouvoir rien faire concernant l’isolation des haut-médiums, toujours médiocre.
Le retour sonore est quant à lui acceptable dans les deux cas, mais les aigus ne sont pas assez prononcés pour reproduire efficacement l’environnement sonore. Ce mode est utilisable, mais un peu trop voilé, particulièrement avec les embouts en mousse.
Plutôt naturelle, bien que marquée par une accentuation des sons sifflants, la captation des Tour Pro 3 est efficace. En revanche, elle trouve ses limites dans les cas extrêmes. JBL choisit de pousser au maximum la réduction de bruits extérieurs, technologie extrêmement performante, mais qui altère la voix, même dans un environnement simple (rue assez calme).
Dans l’essentiel des situations, les Tour Pro 3 sont utilisables. En revanche, dès que le bruit devient vraiment important, les choses peuvent se dégrader assez vite. Sur ce point, JBL ne fait pas vraiment de progrès par rapport aux précédents écouteurs.
Une architecture à deux haut-parleurs est fondamentalement plus énergivore qu’une architecture simple voie. L’endurance constitue ainsi la seule régression par rapport à la génération précédente.
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Dans les faits, les écouteurs restent de bons marathoniens, puisque nous avons mesuré pas moins de 8 h 30 min avec RBA, et environ 11 h sans. En ajoutant les trois recharges apportées par le boîtier, la performance générale est excellente.
Écouteurs les plus complets du marché, les JBL Tour Pro 3 cumulent les petites innovations dans un produit résolument en avance sur son temps. En améliorant largement l’architecture acoustique par rapport à la génération précédente, JBL se replace même sur l’échiquier sonore. Quelques progrès sont encore à faire, que ce soit dans l’isolation des voix ou le confort, mais la formule va dans le bon sens.