Test Philips Screeneo UL5 Smart : le vidéoprojecteur ultra courte focale le plus compact du marché

Le Philips Screeno UL5 est un vidéoprojecteur à ultra courte focale un peu particulier. Effectivement, il est beaucoup moins encombrant que ce que nous avons l'habitude de tester sur Les Numériques. La plupart des modèles passés dans notre labo, comme les Formovie Cinema Edge et Theater ou le Hisense PL1, sont gros, voire très gros, et le Screeneo fait figure de lilliputien à côté. Cet UL5 vient remplacer le Screeneo U4 que nous avions testé en 2022 et qui souffrait de nombreux défauts. Nous espérons donc que celui-ci fera mieux cette année.

Techniquement, il repose sur une puce DLP 0,23 pouce de Texas Instruments. Pas de 4K ici, le projecteur se limite donc à une définition de 1920 x 1080 pixels. Cela reste suffisant pour un usage home cinéma, mais notez que ce n’est pas une définition native puisque le Full HD est émulé par wobulation sur une base de 960 x 540 pixels. Philips annonce en outre une luminosité maximale de 550 lumens, tandis que la source lumineuse trilaser installée est assez étonnante sur un modèle si compact, mais elle devrait tenir un bon 20 000 h. Comme pour tous les modèles à ultra courte focale, mieux vaut utiliser un écran tensionné ALR (ou CLR), ou au moins un mur parfaitement lisse et clair pour profiter d’un rendu optimal.

Le Screeneo UL5 était proposé à 700 € lors du financement de sa campagne sur Indiegogo, mais il est désormais vendu 1200 € (1000 € en promotion au moment d'écrire ce test), un tarif bien plus épais. Cela le place en face de vidéoprojecteurs solides comme les Epson EF-21 et 22, voire l'Anker Nebula 4K SE qui est pourtant 4K. Ceci étant, ces modèles ne sont pas à ultra courte focale.

Avec un rapport de projection de 0,23:1, le Screeno UL5 peut afficher une image de 35 à 120 pouces en étant placé très près du mur, bien que Philips recommande une taille maximale de 100 pouces.

Hélas, la qualité d’image n’est pas vraiment au rendez-vous, que ce soit en matière de ressenti ou de colorimétrie. Elle n’est vraiment pas piquée (c'est-à-dire nette) et on observe clairement la matrice de pixels à l’écran, ce qui est assez gênant en étant assis assez près de la surface de projection. Nous n’avions honnêtement jamais vu ça auparavant…

En sortie de boîte, le Philips Screeno UL5 propose le meilleur rendu grâce à son mode Film, bien que la colorimétrie ne soit clairement pas la plus fidèle du marché. Effectivement, nous avons relevé un delta E SDR de 10,8, qui dépasse nettement la barre de 3 généralement considérée comme “juste”.

Côté température des couleurs, nous avons mesuré une valeur moyenne de 5980 K, bien plus chaude que la référence (6500 K), mais assez proche d’un rendu naturel. Le gamma s’établit pour sa part à 2,1, légèrement sous la valeur de 2,2 préconisée pour un rendu parfaitement équilibré. Les gris les plus clairs sont nettement surexposés.

Il n’y a malheureusement quasiment aucun réglage disponible pour améliorer le rendu ou les couleurs. Ainsi, seuls quatre profils sont proposés : Standard, Film, Présentation et Jeux. On ne trouvera pas non plus de moteur de compensation de mouvement.

En revanche, le taux de contraste s’avère convenable pour un projecteur ultra courte focale de cette catégorie, avec 1300:1 mesuré. On est loin des performances d’un modèle ultra courte focale haut de gamme tel que le Formovie Theater, mais les noirs sont d'une profondeur très correcte dans une pièce sombre, meilleure même que sur des modèles bien plus onéreux comme le Hisense C2 Ultra ou le Samsung The Premiere 7.

Image HDR globalement aux fraises

Le Screeno UL5 est compatible HDR10 seulement, et cela ne fonctionne uniquement qu'en s'appuyant sur le port HDMI externe. Les services de streaming intégrés ne prennent pas ce format en charge, dommage.

La courbe EOTF a évidemment du mal à être suivie, mais c’est souvent le cas sur les vidéoprojecteurs d’entrée de gamme. S’agissant du pic de luminosité, il reste très modeste avec 37,5 cd/m² mesurés en HDR. C'est suffisant pour visionner des films dans la pénombre, mais il faudra éteindre les éclairages environnants pour ne pas dégrader l’expérience de visionnage.

Le delta E en HDR grimpe à 36, un score aberrant qui conduit à des couleurs complètement fantaisistes à l’image. Vous l’aurez compris, le Screeno UL5 n’est pas pensé pour être utilisé en HDR.

Seul bon point, la couverture des espaces colorimétriques est excellente grâce à la technologie trilaser. Nous avons mesuré une couverture du Rec. 709 de 100 %, quand celle du DCI-P3 atteint 99,4 % et celle du Rec.2020 un impressionnant 95,2 %.

Tout en plastique blanc mat, le Philips Screeno UL5 est assez minimaliste et on apprécie sa silhouette plutôt design qui s’intégrera facilement dans un intérieur. Son atout principal réside dans ses dimensions ultra compactes avec environ 9,4 cm de largeur, 20,6 cm de profondeur et 8,7 cm de hauteur pour un poids de 1 kg à peine sans le chargeur. Ces dimensions le rendent nettement plus compact que la plupart des modèles à ultra courte focale et il peut facilement être transporté dans un sac.

La correction du trapèze est manuelle (comme souvent sur les modèles à ultra courte focale), mais la mise au point est automatique et plutôt efficace. Il n’est cependant pas possible de régler l’inclinaison du vidéoprojecteur, celui-ci ne possédant pas de pied dédié. Côté connectique, il faudra se contenter du minimum avec un port HDMI (HDCP 2.2), deux ports USB-C (dont un dédié à l’alimentation) et un port USB-A. Le Bluetooth et le wifi sont disponibles pour la connectivité sans-fil.

Philips a doté son appareil du système d’exploitation interne LuminOS, basé sur Android et amélioré par rapport à l'U4. Dans les menus, on retrouve une interface très épurée, qui permet d’accéder rapidement à Netflix, YouTube, Arte, Apple TV+, Canal+, Disney+ ou Prime Video, par exemple. Il est en outre possible d’installer quelques apps notables comme VLC ou Plex.

Les fonctionnalités sont assez restreintes, même s’il est possible de diffuser du contenu depuis un smartphone ou une tablette via le “screencast”. Une clef ou un boîtier multimédia (Amazon Firestick, Google TV Streamer, Nvidia Shield…) permettra de profiter d'un OS bien plus performant moyennant quelques dizaines d’euros.

La télécommande est pour sa part très basique, sans raccourcis vers les plateformes de streaming et uniquement vers les réglages du vidéoprojecteur et la mise au point automatique. Elle n’est malheureusement pas rétroéclairée.

Un bruit présent, mais assez lointain

Le Philips Screeno UL5 produit un volume sonore de 35,6 dB à 1 m, ce qui est nettement audible dans un environnement silencieux, mais dans la norme pour ce type de projecteur. Le souffle se fait tout de même entendre avec un bruit qui monte légèrement dans les aigus par moments, sans être rédhibitoire. S'agissant d'un modèle à ultra courte focale, on est logiquement assis loin de lui, ce qui compense le bruit de la ventilation.

Plutôt bon en jeu vidéo

Comme beaucoup de vidéoprojecteurs à ultra courte focale, le Screeno UL5 n’est pas spécialement pensé pour le gaming compétitif avec son rafraîchissement à 60 Hz. L'input lag (retard à l’affichage) reste toutefois très correct puisque nous l’avons mesuré à 27,5 ms. Il y aura donc un peu moins de deux images de retard entre le moment où vous effectuez une action à la manette et sa répercussion à l’écran. Tout à fait acceptable pour du jeu solo ou une soirée “coop” entre amis, mais les joueurs exigeants préféreront évidemment un écran dédié.

Philips a intégré un système audio de seulement 2 x 3 W dans son Screeno. C’est vraiment trop peu et le résultat est loin d’être convaincant avec des basses au rendu tout bonnement mauvais. Nous vous conseillons d’opter pour une barre de son ou une enceinte, mais la présence d’un unique port HDMI (non eARC) pourrait s’avérer gênante si vous avez une source vidéo déjà branchée au projecteur.

Avec une consommation moyenne de 47,2 W, le Philips Screeno UL5 fait preuve d’une sobriété énergétique remarquable, mais assez logique vu son format compact. Ce chiffre le place parmi les plus économes de notre comparatif, la plupart des modèles ultra courte focale tournant souvent autour de 200 à 300 W. Il s'agit donc d'un bonus appréciable si on l’utilise régulièrement. Son alimentation USB-C est également bienvenue, car on pourra utiliser un bloc de charge plus petit au besoin, à condition qu'il soit assez puissant.