Poids | 390 g |
Type de casque | Fermé |
Longueur câble | 3 cm |
Oreillette | Circum-auriculaire |
Câble détachable | Oui |
Kit mains-libres | Non |
Connectique | jack, mini-jack |
Impédance | 150 ohms |
La firme Neumann, dont la réputation n’est plus à faire dans le monde du studio, a créé la surprise en annonçant son tout premier casque : le NDH 20. Ce nouvel arrivant va-t-il bouleverser le marché très statique des casques de monitoring ?
Le NDH 20 a été lancé en janvier dernier au prix de 499 €. Il s’agit d’un casque fermé, le tout premier casque de Neumann, à qui l’on doit surtout de nombreux et emblématiques microphones de studio (les séries TLM et U, par exemple). Le NDH 20 veut être avant tout un excellent outil de mixage en usage sédentaire et en déplacement. Il promet une réponse en fréquence neutre, une excellente isolation passive, de très belles sensations de confort et un transport facile.
Nous l’avions remarqué au moment de l’annonce et la ressemblance est encore plus frappante une fois le casque en main : la conception du NDH 20 est en très proche de celle du HD 630VB de Sennheiser. On retrouve un casque relativement imposant — les modèles monitoring n’étant pas connus pour être des parangons de compacité de toute manière — protégé en grande partie par des coques métalliques en aluminium. L’arceau profite également d’une base en aluminium. Un coussinet en similicuir entouré d’une partie en caoutchouc est présent sur l’arceau. Les oreillettes rondes profitent de leur côté de coussinets en mousse à mémoire recouverts d’une matière en tissu duveteux. Le haut-parleur est également protégé par un tissu doux.
Les coussinets des oreillettes peuvent être détachés.
La fabrication du NHD 20 est soignée et surtout robuste. Pendant plus d’un mois d’utilisation quasi quotidienne (à raison de 6 à 10 h par jour) avec quelques utilisations en déplacement, nous n’avons remarqué aucun défaut. Le casque résiste sans sourciller aux petites chutes et aux torsions. Les amoureux de design épuré n’apprécieront certainement pas les nombreuses marques d’assemblage bien visibles, mais au moins l’accès à certaines parties est facilité en cas de dépannage (reste à trouver les bons tournevis…). Le NDH 20 compense en partie sa conception imposante par la possibilité de replier des oreillettes vers l’arceau ; une fonction bien pratique lorsqu’il s’agit de le ranger et de le transporter. On aurait bien aimé un étui rigide pour le transport en toute sécurité, il faut se contenter d’une pochette souple.
Le NDH 20 délivre une belle expérience de confort. Le casque trouve aisément sa place sur la tête, les oreillettes pivotent généreusement sur l’axe vertical et horizontal. L’arceau cranté est facile à régler et son déploiement relativement généreux permet à toutes les têtes (35 à 43 cm environ en mesurant d’oreille à oreille, en passant par le sommet de la tête) d’enfiler le casque sans difficulté. Le revêtement utilisé sur le coussinet est très agréable au toucher et il délivre en prime un bon compromis entre aération et isolation. Si l’une de vos priorités est d’avoir une isolation passive très efficace pour vous couper vraiment des sons environnants, mieux vaut vous tourner vers d’autres modèles.
La mousse est particulièrement épaisse, dense et elle fait très bien son travail de mémorisation de la forme. Le casque reste bien en place sur la tête, il n’y a aucun effet de pince exagéré. Tout n’est pas parfait cependant. En effet, le coussinet de l’arceau est très peu épais et on ressent de ce fait le point d’appui sur le sommet de la tête pendant les longues sessions d’utilisation. Dans de plus rares cas, on constate une gêne au niveau de la racine de l’hélix, notamment pour les porteurs de lunettes. Le design rond des oreillettes n’offre en effet pas beaucoup de place aux pavillons en largeur. Il suffit parfois de replacer le casque pour adoucir cette sensation.
La connexion du casque se fait via l’entrée sub mini-jack 2,5 mm dont le connecteur est dissimulé dans la coque de l’oreille. Cette entrée est accompagnée d’un système de verrouillage. Tout a donc été pensé pour limiter les risques de déconnexion et de casse, mais il faut admettre que cela limite aussi de fait les possibilités de remplacement. Autre point à signaler, ce système rend le câble sensible aux transmissions solidiennes. Les bruits de frottement et de contact sont répercutés dans l’oreillette droite. On apprécie en revanche la présence des deux câbles mini-jack 3,5 mm (spiralé et droit), et la longueur très généreuse de ce dernier. Un adaptateur jack 6,35 mm à visser est également fourni.
Le Neumann NDH 20 conserve plus ou moins l’approche du HD 630 VB avec une signature sonore vaguement “à la Sennheiser” : réponse en fréquence étendue, mise en avant des bas-médiums/médiums et extrêmes basses timides.
Mesure de la réponse en fréquence
La restitution sonore proposée par ce NDH 20 s’avère néanmoins plus douce et globalement moins équilibrée que ce que l’on connaît sur certains modèles Sennheiser. Ce comportement est le résultat de trois facteurs : un boost des bas-médiums, notamment autour de 200 Hz, un recul plus net au niveau des médiums/hauts-médiums entre 2 et 3 kHz et un brin de timidité dans les aigus. On n’a ainsi aucune inquiétude à se faire concernant la fatigue auditive, même sur les morceaux au mixage très chargé dans les médiums/hauts-médiums. Si vous travaillez principalement au casque et que vous faites régulièrement de longues sessions d’écoute, cela peut être un avantage non négligeable. Cela étant dit, le rendu manque tout de même un brin de mordant, surtout pour qui cherche la meilleure neutralité sonore possible. Le creux autour de 2-3 kHz a un impact sur les voix et plus généralement sur la sensation de présence. On ressent comme un léger voile devant le premier plan et les voix ne sont pas aussi claires qu’elles devraient être. L’effet n’est heureusement pas trop marqué et donc pas trop pénalisant. On s’y habitue rapidement après quelques utilisations.
Mesure de la réactivité des membranes : ondes carrées à 50 Hz
Le NDH 20 est timide dans la reproduction des basses, notamment dans les fréquences extrêmes, ce qui leur donne un aspect un peu “sec”. On manque un peu d’assise et d’impact, ce qui freine légèrement l’immersion qu’elles peuvent apporter. Là encore, c’est un point subtil que l’on peut totalement assimiler après quelques écoutes, mais il est important de le préciser pour les personnes habituées à certains casques de monitoring généreux dans les basses (comme le DT 770 Pro, pour ne citer que lui). Le contraste peut être très saisissant. Pour ce qui est de la précision et du détail, le NDH 20 se débrouille très bien des médiums jusqu’aux plus hautes fréquences, mais il nous a quelque peu déçus au niveau des basses. Les membranes ne sont en effet pas ultraréactives et cela n’aide pas à identifier et à localiser très précisément des sources qui opèrent principalement dans cette zone (contrebasse, violoncelle, piano, basse, tuba…), surtout si plusieurs d’entre elles sont présentes en même temps. Cela se sent aussi sur les attaques rapprochées de grosses caisses et larges percussions. Aucun problème en ce qui concerne l’appréciation de la scène stéréophonique, elle est reproduite de manière naturelle, on distingue bien les différentes strates. La stéréo est particulièrement large, notamment grâce à une diaphonie très faible.
Mesure de la réactivité des membranes : ondes carrées à 500 Hz
Rien à dire du côté du Taux de Distorsion Harmonique, le NDH 20 est un exemple en ce qui concerne la gestion de la distorsion sur l’ensemble du spectre audible. La bonne sensibilité de ce casque permet de se placer facilement à un bon niveau d'écoute (nul besoin d'un ampli casque très puissant).
Mesure du Taux de Distorsion Harmonique
Neumann réussit son entrée dans l’univers des casques de monitoring avec son NDH 20. Au vu de ses qualités et de ses défauts, il trouvera surtout sa place chez ceux qui cherchent un casque pour de longues sessions d’écoute très régulières tout en restant correctement isolés. En dehors de ce cas d’usage très spécifique, on ne peut que vous conseiller des modèles semi-ouverts ou ouverts comme les DT880 et DT990 Pro, à la fois plus équilibrés en matière de rendu sonore et un peu plus confortables — et aussi bien plus abordables.
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