Test CMF Phone 2 Pro : le smartphone accessible qui ne se démonte pas face à la concurrence

Après un premier essai concluant avec le Phone 1 en 2024, CMF – la branche low-cost de Nothing – ne compte pas faire de la figuration sur le marché des terminaux d’entrée de gamme, avec son CMF Phone 2 Pro. Plus qu’une simple mise à jour, cette nouvelle itération se positionne comme un challenger sérieux parmi les appareils abordables, tout en revendiquant des prestations dignes de modèles plus onéreux. Et pour souligner cette montée en gamme, la marque londonienne n’a pas hésité à ajouter l’estampille Pro qui, une fois n’est pas coutume, n’est pas qu’un argument marketing.

Lancé à partir de 259 €, le CMF Phone 2 Pro s’inscrit dans une stratégie visant à séduire les utilisateurs en quête du meilleur rapport qualité-prix sans renoncer au style minimaliste emblématique de la firme londonienne. Au programme : une fiche technique solide, un design industriel qui ne passe pas inaperçu et un prix contenu, ce qui le positionne dans le peloton de tête des smartphones accessibles à forte personnalité. Face à lui, on retrouve les récents Samsung Galaxy A16 5G et Honor 400 Lite.

Difficile de rester indifférent face à l’esthétique du CMF Phone 2 Pro. Avec ses 7,8 mm d’épaisseur et ses 185 g sur la balance, il s'impose à date comme le smartphone le plus léger de Nothing. Un exploit d’autant plus notable que ce modèle embarque un écran de 6,77 pouces, légèrement plus grand que celui de son prédécesseur, tout en conservant des dimensions globales similaires (16,4 cm x 7,8 cm). Le tout est contenu dans un châssis à la finition métallique qui lui confère un sentiment de solidité tout en demeurant agréable en main.

À l’avant, son grand écran occupe à peine plus de 87 % de la surface, rappelant son segment tarifaire par de larges bordures, bien que symétriques, ce qui n’est pas courant et apporte une certaine harmonie visuelle. La caméra selfie, qui prend aussi en charge le déverrouillage, est quant à elle centrée en haut de l’afficheur, intégrée dans un poinçon discret. Sous la dalle, un lecteur biométrique vient parfaire l’arsenal de sécurité.

Au dos, CMF multiplie les coloris et matériaux différents. Notre exemplaire de test, vert clair, jouit d’une finition imitant le verre dépoli qui réussit l’exploit de ne pas retenir les traces de doigts tout en offrant une bonne accroche. Quel que soit le modèle, le Phone 2 Pro arbore des vis apparentes en inox qui, autrefois fonctionnelles, ne sont désormais plus que décoratives – un clin d’œil à l’esprit industriel de la génération précédente.

En matière de robustesse, le CMF Phone 2 Pro est désormais certifié IP54, offrant ainsi une résistance accrue aux éclaboussures et à la poussière par rapport à son devancier (IP52). Une immersion reste néanmoins inenvisageable, mais au moins, il survivra à un café renversé. Et pour parfaire l’ensemble, le constructeur a doté l’écran d’un verre Panda Glass bienvenu.

Si l’appareil fait l’impasse sur la prise mini-jack 3,5 mm et l’eSIM, il propose un double emplacement nanoSIM 5G ainsi qu’un port microSD pour étendre le stockage. Il prend également en charge le NFC, le wifi 6 et le Bluetooth 5.3. Enfin, on trouve une prise USB-C et l’Essential Key, cette touche additionnelle héritée des Phone (3a) de Nothing. Placée sur la tranche droite, elle permet d’enregistrer des captures d’écran ou des mémos vocaux pour les archiver dans l’Essential Space, sorte de coffre-fort numérique géré par l’IA maison. Son positionnement hasardeux occasionne néanmoins des activations accidentelles lors du verrouillage/déverrouillage de l'appareil.

Les adeptes du côté modulable du Phone 1 sorti en 2024 seront ravis de retrouver la fameuse molette à l’arrière du smartphone, autre signature de CMF. Elle permet de fixer des accessoires (coque, objectifs interchangeables, porte-carte, support…), mais sa manipulation est moins aisée que sur le modèle précédent, la molette n’étant plus crantée.

Dans la catégorie des smartphones bon marché, l’écran est bien souvent le parent pauvre du cahier des charges. Mais chez CMF, on a visiblement décidé de ne pas céder à la facilité. Le Phone 2 Pro s’offre ainsi une dalle Amoled de 6,77 pouces compatible HDR10+, affichant une définition FHD+ (1080 x 2392 pixels, soit 388 ppp) et un taux de rafraîchissement jusqu’à 120 Hz. Petit bémol : pas de technologie LTPO, il s'agit donc d'un rafraîchissement variable, et non adaptatif. Mais à ce prix-là, difficile de s’en offusquer.

En termes de luminosité maximale, CMF annonce un impressionnant 3000 cd/m². Dans les faits, nos mesures révèlent un pic à 1292 cd/m², ce qui reste largement suffisant pour affronter le soleil sans plisser les yeux. Une performance d’autant plus notable que la réflectance de l’écran dépasse les 46 %, rendant la haute luminosité d’autant plus importante en extérieur.

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Côté calibration, le mode d’affichage par défaut présente quelques dérives colorimétriques légères avec un delta E de 2,75 et une température des couleurs à peine froide, à 6605 K. Pour un rendu plus fidèle, il suffit d’activer le mode Naturel dans les réglages, afin de réduire le delta E à 1,43, bien que la température des couleurs se refroidisse un peu plus à 6624 K, mais toujours très proche des 6500 K de la norme vidéo de référence.

Dans l’obscurité, le Phone 2 Pro offre une lisibilité confortable, sans agresser la rétine : à son minimum, la luminosité descend jusqu’à 2,07 cd/m². Et pour les utilisateurs accros à leur écran, un mode anti-fatigue oculaire est de la partie, limitant la lumière bleue durant les longues sessions. Enfin, l’Amoled fait son travail avec un contraste infini et un temps de rémanence nul.

Sous le capot, le CMF Phone 2 Pro accueille un SoC Dimensity 7300 Pro 5G, gravé en 4 nm par TSMC. Une puce similaire à son prédécesseur, à ceci près que ce nouveau millésime bénéficie d'une version Pro de ce chipset signé MediaTek. Épaulé par 8 Go de mémoire vive, avec la possibilité d’ajouter jusqu’à 8 Go de RAM virtuelle, l’appareil se montre plutôt costaud pour un modèle à ce prix. Son mode Performance, associé à un système de refroidissement optimisé, améliore la fluidité globale, bien qu’il montre quelques signes de faiblesse une fois sous pression.

Sur le plan graphique, le Phone 2 Pro tient le cap sans éclat particulier. Les jeux classiques tournent à une moyenne de 60,84 images par seconde (i/s) selon notre protocole de test viSer, ce qui reste correct pour sa catégorie. En revanche, les titres plus exigeants, comme Genshin Impact ou Call Of Duty Mobile, risquent de faire transpirer le processeur (qui arrive néanmoins à gérer les coups de chaud). Si vous espériez jouer aux titres les plus gourmands du Play Store avec les réglages au max, il faudra probablement revoir vos ambitions à la baisse.

Fait rare sur ce segment tarifaire, le CMF Phone 2 Pro est pourvu d'un triple module photo polyvalent composé de deux capteurs de 50 mégapixels avec stabilisation électronique, l’un flanqué d’une optique grand-angle (f/1,9), l’autre d’un zoom optique x2, ainsi qu’un ultra grand-angle de 8 Mpx (f/2,2).

Module principal : 50 Mpx, f/1,9

De jour, l'image est nette, détaillée et bien exposée, avec des couleurs naturelles et un niveau de contraste équilibré. Les petits éléments sont bien restitués, malgré la présence de quelques artefacts, notamment au niveau des pastilles de couleurs, tandis que la gestion des hautes lumières et des zones sombres est réussie.

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Dans la pénombre, les photos présentent une dominante orangée qui affecte la fidélité des couleurs. Le niveau de piqué reste correct, sauf dans les zones sombres où le bruit numérique est plus présent. Les contrastes sont moins marqués, mais l'ensemble demeure bien exposé.

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Module ultra-grand-angle : 8 Mpx, f/2,2

À l'ultra grand-angle, les clichés diurnes sont nets au centre, mais subissent une perte de détails sur les bords, typique de cette focale. La colorimétrie est relativement terne, mais la gestion des contrastes est correcte. Enfin, si l'appareil gère assez bien les ombres et hautes lumières, on constate un effet de distorsion aux extrémités de l'image.

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On remarque encore ce voile orangée sur les prises de vues nocturnes, ce qui altère la précision des couleurs. Le piqué est moyen, avec une perte de détails en périphérie. Le bruit numérique est plus prononcé dans les zones sombres, et le traitement logiciel entraine un effet de flou notable. La distorsion est quant à elle toujours perceptible sur les bords de l'image.

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Module téléobjectif x2 : 50 Mpx, f/1,9

En plein jour, le zoom optique x2 offre une bon piqué, des couleurs vives, et restitue fidèlement les petits éléments, malgré une tendance à la surexposition. En basse luminosité, les photos pâtissent à nouveau d'une dominante orangée et d'une réelle perte de netteté, notamment dans les zones sombres où le bruit est plus présent. Les contrastes sont moins marqués, mais l'ensemble reste exploitable.

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Module frontal et vidéo

Le Phone 2 Pro ne vise pas l'excellence en matière de vidéo. Il permet en effet d'enregistrer jusqu'en 4K à 30 i/s à l'arrière, et se limite à du Full HD à 30 i/s en façade, un choix cohérent avec sa gamme de prix. Les selfies bénéficient néanmoins d'un rendu correct grâce à un capteur de 16 Mpx associé à une optique grand-angle ouvrant à f/2.

Si le design s’affine, la batterie, elle, n’a pas subi de cure d’amaigrissement. Le CMF Phone 2 Pro embarque un accumulateur d'une capacité généreuse de 5000 mAh promettant, selon le constructeur, jusqu’à deux jours d’utilisation classique. Mais qu’en est-il une fois le smartphone sorti de sa boîte ?

Soumis à notre protocole de test viSer – une simulation d’usage quotidien incluant navigation web, streaming vidéo, appels, etc. – le Phone 2 Pro a tenu bon pendant 22 h 34 min avant de rendre les armes. Une endurance qui garantit au moins une journée et demie loin d'une prise de courant, même pour les plus accros d’entre nous. Cependant, les deux jours annoncés par CMF peuvent se révéler inatteignables en fonction du nombre d’apps ouvertes et en cas de gaming intensif.

Côté recharge, pas de surprise : CMF reste fidèle à sa stratégie minimaliste et fait l’impasse sur la charge sans-fil. En revanche, la charge rapide à 33 W est bien de retour, mais – attention – le chargeur n’est pas inclus dans la boîte afin de réduire les déchets électroniques.

La bonne nouvelle, c’est que le terminal reprend du poil de la bête assez rapidement : 66 min suffisent pour atteindre les 100 % de batterie. Si l’on compare avec son prédécesseur, le CMF Phone 1 nécessitait 1 h 17 min pour le même exercice. Enfin, le Phone 2 Pro supporte la charge inversée à 5 W, afin de recharger une paire d’écouteurs par exemple.

Notre score de durabilité permet de déterminer l'aspect durable du smartphone autant pour le consommateur que pour l'environnement. Il s'appuie à la fois sur l'indice de réparabilité, des critères de durabilité (indice de protection, connecteurs standards, durée de garantie et des mises à jour...) et une évaluation des politiques RSE (Responsabilité sociétale des entreprises). Vous trouverez tous les détails de l'analyse dans notre article présentant le score de durabilité.